
L’atelier de Lucie : créer pour le plaisir de façonner
À Saint-Augustin-de-Woburn, Lucie Lavallée accueille tout·e un·e chacun·e dans son atelier comme on entre dans une maison chaleureuse. On y découvre la joie simple de transformer la terre, d’oublier le reste, et de repartir avec bien plus qu’une poterie entre les mains.
VIDÉO Victor Saliba
TEXTE Anne Genest
PHOTOS Rachel Fortin
Dans sa maison du rang Clinton, Lucie Lavallée façonne la terre avec le sourire tranquille de celle qui a trouvé son équilibre. Retraitée depuis quelques années, elle s’adonne à la poterie comme d’autres feraient du jardinage ou de la musique : par plaisir, par nécessité, et surtout pour le bonheur de partager. «Je pourrais faire ça des heures. On oublie tout. On se concentre sur ce qu’on fait.»
L’atelier de Lucie est un lieu vivant, habitable, presque familial. On y trouve de l’argile prête à être façonnée, des flacons, des pinceaux, des rouleaux, des éponges, des mirettes et tout le matériel ordonné dans une pièce baignée de lumière. Tout dans cet espace respire la simplicité et l’envie de créer, sans pression ni contrainte, juste pour le plaisir du geste. Lucie s’est installée dans la région en 2018 avec sa famille. Rapidement, elle a vu dans son nouvel espace la possibilité d’aménager un coin poterie. De fil en aiguille, l’idée d’en faire un lieu ouvert au public s’est imposée naturellement.


«Je laisse aller la terre. Si elle veut faire une vague, je continue, j’y vais.» Cette liberté dans le geste et cette ouverture au hasard caractérisent bien son approche. Lucie aime les textures et les formes inattendues. «J’aime faire des œuvres un peu excentriques.» Ce goût du jeu et de l’imprévu, elle le transmet dans ses cours. Elle propose des ateliers d’initiation à la poterie accessibles à tous, sans tour, avec une approche intuitive du modelage.
Trois visites suffisent pour façonner une tasse, un vase ou un pot de fleurs. Lucie accompagne les participant·es à chaque étape, puis les laisse créer en toute liberté. «Je leur montre d’abord, et ensuite, c’est leur imagination qui entre en jeu. Il n’y a pas de limites. On s’amuse.» Elle propose également, pour celles et ceux qui le désirent, des blocs d’heures d’atelier incluant outils, pinceaux, glaçures et cuissons.

Façonner, lisser, déformer, recommencer… La terre ne ment pas. Elle oblige à ralentir, à être attentif, à se recentrer. «C’est une belle façon de s’évader et de relaxer tout en créant de petits chefs-d’œuvre.»
Ce qui distingue l’atelier de Lucie, au-delà de son atmosphère conviviale, c’est le plaisir palpable qui s’en dégage. On y vient autant pour façonner une pièce que pour partager un moment. Il n’y a ni performance ni jugement, seulement la joie simple d’avoir les mains dans la terre.

Depuis qu’elle a ouvert les portes de son atelier, Lucie a vu défiler des enfants à la curiosité débordante, des adultes stressé·es, des couples, des personnes chères, toutes et tous venu·es découvrir ce que l’argile peut leur raconter. «Ça part de la simple terre, et tu lui donnes une forme belle.»

Ce geste de transmission, Lucie l’accomplit avec une générosité rare. Elle partage ses connaissances sans prétention, avec l’envie sincère de voir les autres s’épanouir à travers la création. Son atelier est devenu un lieu de passage, de ressourcement, de joie créative.
Sur le rang Clinton, l’argile se transforme, les idées prennent forme et les sourires naissent, portés par la douce présence de Lucie Lavallée et la magie silencieuse de la terre qui s’offre aux mains patientes.
